top of page

Interview de Claudine Grin dans le Magazine 'Maison en France'

Claudine Grin souhaite conquérir la France avec ses photographies de portraits : les Artportraits.


Claudine Grin a 47 ans et vit depuis 2007 en France avec son mari et sa fille.

Elle est photographe depuis 25 ans et a un studio à Méré, à côté de

Montfort l'Amaury dans le département des Yvelines dans la région Île-de-France.

Elle souhaite conquérir la France avec ses photographies de portraits : les Artportraits.

"Je ne suis pas un mouton de Panurge"


Vous faites des Artportraits, que sont-ils?

« Des portraits d'art. En d'autres termes: des photographies de portraits qui ressemblent aux portraits peints d'antan et pour lesquels j’utilise la même technique de lumière que les peintres classiques.

Comme eux, je travaille avec la lumière du jour. En fait, j'ai importé la lumière Néerlandaise en France.

Je photographie mes modèles sur un «trône», un fauteuil du 18ème siècle ayant appartenu à mes beaux-parents. Les Français ne connaissent pas encore ce style photographique ».

Comment faites-vous la promotion de vos photos?

«Pendant mon cours de poterie, j'ai parlé de mes photographies à une co-étudiante.

J'ai montré un de mes premiers "Artportraits' et je lui ai demandé si les Français l'aimeraient. Elle a dit "eh bien", « en France, les gens doivent toujours s’habituer à quelque chose de nouveau, préparez-vous à ce que ça prenne quelque temps car ils ne sont pas habitués à de tels portraits ».

J'avais imposé mon style dans la photographie de mariage. Grâce à ça, j'ai appris sur le storytelling journalistique et je peux maintenant appliquer ces techniques dans le travail que je supporte pleinement: mes Artportaits ».

Comment vous êtes-vous retrouvés dans la photographie de mariage?

« Un vendredi après-midi en 2006, mon mari rentre à la maison et a dit qu'il pouvait avoir une promotion, à condition qu'il aille travailler en France.

J'ai dit immédiatement que je le rejoindrais à condition qu'il puisse m’entretenir pour que je puisse reprendre ma carrière de photographe sans stress financier. Nous nous sommes retrouvés dans la campagne française à Boncourt, un village d'environ deux cents habitants.

Aux Pays-Bas, j'étais photographe publicitaire, mais ici, dans les environs, le plus grand village n’avait que quelques boulangeries et coiffeurs.

Il s'est vite avéré que je ne pouvais pas démarrer une carrière de photographe publicitaire ici. En outre, j'ai subi un énorme choc culturel. Je pensais que le déménagement en France allait être très facile. C'était juste un peu plus loin. Mais j'ai découvert qu'il y a quand même de grandes différences ».

"Les mariages c'était une branche de la photographie que je n'avais jamais maîtrisé mais j'ai découvert que c'est beaucoup plus intense que la photographie publicitaire "


Et alors?

« J'ai décidé de prendre toute une année pour découvrir la langue et culture françaises. Je fouinais sur les petits marchés, entrais de cette manière en contact avec les Français et apprenait leur langue. L’articulation entre les deux cultures me paraissait difficilement modulable, mais finalement je n’ai pas tellement eu à m’adapter. Ils aiment bien mon regard néerlandais sur la photographie.

Un jour , quelqu'un de mon village a dit: "Vous êtes photographe ? Voulez-vous faire les photos de notre mariage ? C’est ainsi que je suis devenue photographe de mariage. J'ai vraiment aimé qu’elle me le demande, mais c’était aussi un peu excitant. Quand vous photographiez un mariage, vous devez intervenir au bon moment. Dans la photographie publicitaire, l'image est déterminée a l' avance. J'ai accepté cette nouvelle mission, à condition que je n'aie pas besoin de faire des photos du genre 'Ouistitiiii de derrière un arbre '. Je pouvais faire ce que je voulais et le couple était très heureux avec les photos. J'ai reçu les missions suivantes grâce au bouche-à-oreille. Parfois j’ai ressenti comme une dégradation ; de photographe publicitaire à photographe de mariage. De plus, le salaire avait beaucoup diminué. Cela me manquait tellement de créer, de faire des images.

C'était une branche de la photographie que je n'avais jamais maîtrisé mais j'ai découvert que c'est beaucoup plus intense que la photographie publicitaire ».

Avez-vous encore le temps de photographier des mariages?

« Ca m’arrive de faire encore des mariages quand j'ai le temps, et que cela passe dans mon planning. Ce travail a changé ma façon de concevoir la photographie. Je voulais d'abord rendre la réalité plus belle qu'elle ne l'était. Maintenant j'expose la réalité telle qu'elle est. C'est beaucoup plus intéressant.

Je fais des Art portraits depuis un an. La dernière séance photo que j'ai faite était avec ma belle-mère.

Certains me demandent pourquoi elle a le regard si sévère et pourquoi elle ne sourit pas.

Le proces pour faire ce style de photos est très précis. Pour moi une photo ne se résume pas à une personne qui sourit, ça devient moins interessant pour moi.

Ma photo avec la fille aux cheveux roux a suscité le plus de réactions positives. J’ai vu sa photo de profil sur Facebook et je lui ai demandé si elle voulait être mon modèle. Elle entrait parfaitement dans l'image que j’avais en tête. La photo qui en est sortie est la photo dont je suis le plus fière jusqu'a présent. Elle n’avait encore jamais été modèle photo et était un peu timide.

J’ai dû gagner sa confiance. J'ai maintenant une photo sur laquelle elle ressemblerait presque à la Joconde. Vous ne savez pas si elle sourit ou si elle est triste. On ne la lâche pas des yeux. L'arrière-plan de ma photo est avec une peinture faite de 'Farrow and Ball' (chez Mc Pherson's Colours à Versailles), une peinture matte, qui reflète à peine la lumière. Les fruits qu'elle tient dans ses mains sont de vrais fruits. C'était en fait un test.

Avec un clin d’oeil aux anciennes natures mortes. J'ai déjà fait un shoot avec une pomme pulvérisée en noir, mais ça n’a rien donné.

C'est devenu une sorte de scène bizarre à la Blanche Neige. Parfois, il faut aller trop loin pour réaliser que ça ne fonctionne pas. »

Vos futurs projets?

Je dois payer tout le démarrage des Artportraits moi-même. J'essaye d’obtenir le meilleur résultat avec le moins d'argent possible. Je préférerais travailler avec toute une équipe, avec un maquilleur, une styliste et un assistant. Qui sait ce que réserve l'avenir.

Comme je l'ai fait maintenant, c'est un événement très intime. Cela fait que le modèle est plus vite à l'aise. Je veux définitivement continuer avec ce projet.

J’aimerais beaucoup faire des portraits des enfants du roi et de la reine des Pays-Bas. J'ai envoyé un e-mail à la Maison royale. J'ai reçu un email retour: "Merci de votre proposition, nous la gardons dans nos archives. J'étais trop contente!

" J’aimerais beaucoup voir comment la princesse Amalia se comporte devant l'appareil. Ceci va être mon objectif pour l'année à venir.

12 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page